Le projet de budget 2023 annonce un déficit de 420 millions, dépassant ainsi de 117 millions la limite admissible fixée par le frein au déficit. Ce budget largement déficitaire témoigne une nouvelle fois de l’incapacité de l’État à se réformer pour contenir durablement l’augmentation des charges. Le Centre appelle depuis des années à repenser le rôle et le fonctionnement de l’État mais force est de constater que Genève se trouve toujours dans une situation de blocage. À l’évidence, ce Conseil d’État est incapable de tirer à la même corde, ni même de suivre, un tant soit peu, les recommandations et décisions du Grand Conseil.
Nous constatons que ce budget ne prévoit rien pour soutenir la population et les familles au regard de l’inflation et de la crise énergétique. À ce sujet, nous avons appris avec stupeur que le Canton se fournit sur le marché libre de l’électricité depuis 2010 et que ces charges ne sont pas prévues dans le budget.
Alors que notre canton compte déjà le plus grand nombre de fonctionnaires par habitant du pays, 488 ETP supplémentaires sont demandés, ce qui fait 700 postes sur deux ans (+77 millions). L’augmentation de la population et l’évolution des besoins peut justifier des engagements ciblés mais la création de postes ne doit pas être la seule réponse à tous les problèmes de la République. Le Centre attend donc que l’utilité de ces nouveaux postes, sous l’angle d’une amélioration des prestations à la population et de l’efficience de l’État, soit démontrée. Nous sommes convaincus qu’une mise en commun des ressources et davantage de transversalité au sein de l’administration permettraient de répondre aux besoinssans avoir encore à accroître la taille de l’État.
Pour limiter le déficit, nous relevons que le Conseil d’État propose une demi-indexation des salaires à l’inflation (+74 millions). Nous serions prêts à discuter d’une compensation complète si des efforts étaient consentis ailleurs, notamment concernant la création de postes. Nous regrettons que l’ensemble de la fonction publique soit pénalisé et perde du pouvoir d’achat en raison des problèmes de gestion du personnel au sein de l’administration.
Heureusement, au niveau des recettes, Genève peut toujours compter sur le dynamisme et la résilience de son économie. Les prévisions pour les années à venir sont bonnes, même si les incertitudes actuelles incitent à la prudence. Il nous paraît donc primordial de conserver une fiscalité équilibrée pour maintenir l’attractivité du canton. Dans son contexte, les initiatives fiscales de la gauche sont irresponsables.
Le Centre salue à nouveau la politique d’investissement volontariste du Canton. Avec un plan décennal d’investissement de près de 11 milliards, dont 5,6 milliards pour la transition écologique et 1 milliard pour le numérique, Genève se donne les moyens de préparer l’avenir. En plus d’apporter des réponses à des enjeux clés pour notre canton, ces investissements permettront également de soutenir l’économie genevoise et l’emploi.
Indépendamment de la succession de crise que nous traversons, (le COVID et l’accueil des réfugiés ukrainiens représente 84 millions de charges supplémentaire au budget), l’état de nos finances publiques demeure préoccupant. Notre position par rapport au budget 2023 dépendra des compromis qui pourront être trouvés (ou pas) au Grand Conseil. Les discussions s’annoncent difficiles mais Le Centre prendra ses responsabilités et s’engagera afin que Genève ne se retrouve pas sans budget deux années de suite.
Contacts :
Jacques Blondin, président et commissaire aux finances
Sébastien Desfayes, chef de groupe
Vincent Gillet, secrétaire général